2 août 1857

Guernesey, 2 août 1857, dimanche matin, 11 h.

Il est bien entendu, n’est-ce pas mon cher petit homme, que tu te réserveras pour MON mercredi quelle que soient^a la quantité et la qualité de tes visiteurs [1] ? C’est bien le moins que ce pauvre bon jour me reste après tant de douces habitudes et de charmantes choses disparues entre nous. Ainsi c’est convenu j’aurai mon tour et peut-être mon COBOURG [2] mercredi prochain. Dans cette espérance je laisse passer sous mon pife les nombreuses séries de viers coffres et de jeunes femmes sans y mettre opposition, telle est ma confiance….^b absurde. J’espère que vous n’aurez pas eu de peine à recruter un QUATORZIÈME convive tout à l’heure pour empêcher le mauvais sort de s’asseoir à votre table ? D’abord j’entends la voix mélodieuse de Canichemate [3], son maître ne doit pas être loin de votre déjeuner, autant lui qu’un AUTE [4] et même mieux vaut lui que plusieurs autres à tous les POIDS de vue. Tant pire pour vous ; pourquoi avez-vous tant de voyageurs autour de vous et pourquoi m’avez-vous perverti le goût de la saine littérature ? Vous n’avez que ce que vous méritez. Taisez-vous et aimez-moi tout de suite si vous l’osez et [venez  ?] je vous attends de [pied  ?] ferme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 140
Transcription de Chantal Brière

a) « quelque soit ».
b) Juliette note quatre points de suspension.