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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 janvier 1856, dimanche après-midi, 2 h.

Vous voyez, mon bon petit homme, par le beau rayon de soleil qu’il fait en ce moment que les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Pourquoi n’en serait-il pas de même de vos absences, lesquelles jusqu’à présent se suivent et se ressemblent toutes par le peu d’instants qu’elles me laissent pour vous voir ? Ce serait bien le cas aujourd’hui de profiter de ce petit prologue printanier. Mais vous vous en donnerez bien de garde probablement. Dans cette quasi certitude je me résigne à vous aimer de loin et en perspective, le cœur a la vue longue comme vous savez. Mon cher petit Toto, je t’aime et je ris avec toi pour te montrer combien je suis loin de t’accuser d’une absence que tes nombreux travaux n’expliquent que trop. Tantôt si tu peux venir d’assez bonne heure nous irons faire un petit tour sur la montagne bras dessus bras dessous. Et puis si tes chers yeux ne sont pas trop fatigués, je te prierai de m’écrire un petit mot pour mettre dans mon petit médaillon. J’ai besoin de m’entourer de tout ce qui te touche et des moindres choses qui viennent de toi. Il me semble que cela me rapproche de ta personne, de tes yeux, de ta pensée et de ton cœur, ce qui ne m’empêche pas de désirer ta présence de toutes les forces de mon âme. Tâche de venir bien vite, mon cher petit homme, pour que je sois la plus heureuse des femmes.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 30-31
Transcription de Chantal Brière

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