Paris, 14 février [1872], mercredi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, je t’envoie mon bonjour le plus tendre avec le désir ardent que tu aies mieux dormi cette nuit que les trois dernières et que ta chère santé soit tout à fait guérie. J’éprouve en ce moment le soulagement d’être hors de ce sinistre 13 qui revient tous les mois, hélas ! mais qui n’a pas toujours son influence redoutable, heureusement. Nous avons donc encore aujourd’hui un nouveau convive à dîner. Que ta volonté soit faite puisque cela te plaît. Je n’ajoute rien de plus, toute réflexion étant inutile devant ton parti pris de restaurateur universela. Quant à moi je ne m’en plains qu’au point de vue de mes forces qui deviennent de plus en plus insuffisantes. Enfin, j’irai tant que je pourrai. J’ai oublié de dire à M. P. Meurice hier que M. Peyrat priait qu’on envoyât les billets chez lui rue Say 4 et non au bureau de son journal parce qu’ils seraient infailliblement soustraits par les fanatiques de Ruy Blas. Quel moyen pour faire parvenir à temps cette recommandation à tes amis Vacquerie et Meurice ? that is the question. En attendant ton avis, je t’aime à cœur que veux-tu ?
BnF, Mss, NAF 16393, f. 41-2
Transcription de Guy Rosa
a) « universel ».
Adresse :
M. Victor Hugo