Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1873 > Novembre > 19

Paris, 19 novembre [18]73, mercredi matin, 9 h. 30

Tu as raison, mon cher trop bien aimé, de vouloir que je conserve, quand même, mes vieilles habitudes de tendresse. Tu as d’autant plus raison que je ne sais pas comment je pourrais vivre sans elles, puisqu’elles sont les pulsations même de mon cœur. Quant à ta nouvelle conquête, tu as peut-être raison de vouloir savoir au fond ce qu’elle contient, fût-cea à mes risques et périls, et je m’y résigne jusqu’à nouvel ordre. En attendant, mon cher adoré, je crois qu’il serait bien dur pour ton fils et pour toi de vous séparer en ce moment. Plus que jamais, il a besoin de la douce influence de ta présence quotidienne pour hâter le moment décisif de sa guérison. Je suis prête d’ailleurs, aujourd’hui comme toujours, à faire ce qu’il te plaira. Ce que je t’en dis m’est inspiré par ma tendre sollicitude pour toi et pour ton pauvre cher enfant. Maintenant que je t’ai bien tout dit, je reviens à mon cher petit vieux mouton : je t’aime ! Tâche de ne pas en abuser pour l’envoyer paître au diable-vauvert, car il ne demande qu’à brouter à tes pieds tout ce qui tombera de ton cœur.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 323
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « fusse ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne