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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 2 novembre [18]73, dimanche matin, 10 h.

Pendant que tu t’appliquesa à faire chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre dans ton compartiment, moi je m’applique dans le mien à t’aimer de toutes mes forces, de tout mon cœur et de toute mon âme. J’espère que devant Dieu nos deux tâches se vaudrontb et aurontc la même récompense, le jour de l’éternité venu. En attendant, mon cher adoré, sois béni et sanctifié par mon amour. Ma dernière pensée en m’endormant cette nuit a été de prier nos chères âmes de là-haut de veiller sur toi, sur ton cher fils et sur tes deux adorables petits enfants et sur leur mère. Mon premier besoin ce matin a été de leur adresser de nouveau la même prière, que je continue en te le disant en ce moment même. J’aurais désiré pouvoir aller à Saint-Mandé aujourd’hui, mais je ne me sens pas assez bien pour faire ce pieux et doux pèlerinage. J’attendrai pour te demander de m’y conduire que tu sois moins occupé, qu’il y ait un rayon de soleil et que ma santé soit un peu plus traitable. Sans compter que je redoute la foule, toujours et plus particulièrement encore un jour comme celui-ci. J’espère que Mariette te rapportera de bonnes nouvelles de toute ta chère maisonnée tout à l’heure. Oh ! Si cela répondait de moi, comme tu serais heureux et tranquille de ce côté-là, dès aujourd’hui ! Je te bénis et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 308
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « applique ».
b) « vaudrons ».
c) « aurons ».

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