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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 mai 1873

Guernesey 26 mai [18]73, lundi soir, 3 h. ½

Cher adoré, j’ai eu beau faire pour arriver à te voir accrocher ton Torchon radieux et pour te gribouiller ma chère petite restitus, les ramoneurs, les menuisiers, les maçons ont été plus forts que moi et mes pattes de mouche ont [du ?] baisser pavillon devant leurs souliers ferrés, leurs frimousses noires et blanches, leurs tourbillons de suie et de poussière et le tutti quanti de plâtras, de copeaux, d’échelles, de cordes et du diable et son train si bien que j’arrive à grand peine et fort éreintée pour te dire ma formule sacramentelle : je t’adore ! Que je suis à toi corps, cœur et âme, que je t’admire et que je te vénère à l’égal de Dieu.
Que devient notre pauvre république depuis hier [1] ? En as-tu d’autres nouvelles que celles très inquiétantes d’hier ? Tu dois souhaiter d’être déjà à demain pour savoir ce qui se passe ; ce que disent et ce que pensent tes amis du Rappel et du Peuple Souverain [2]. Pauvre France ! Pauvres amis ! Pauvres nous ! Pauvre République !

BnF, Mss, NAF 16394, f. 155
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Après la chute de Thiers, provoquée par la majorité conservatrice de l’Assemblée le 24 mai 1873, se met en place une tentative de restauration de la monarchie.

[2Le Rappel et Le Peuple souverain sont des journaux républicains dont Hugo est très proche (ses fils et ses amis ont fondé Le Rappel avec son soutien). Le second est l’émanation du premier (à un prix plus abordable).

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