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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 septembre 1861, vendredi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher adoré bien-aimé, bonjour de toute mon âme, je t’aime. Comment vas-tu ce matin mon doux petit homme ? J’espère que tu as passé une bonne nuit et que tu te portes toujours aussi bien. Quant à moi je suis un peu endolorie mais il n’en peut être autrement et cela ne vaut pas la peine d’en parler. Seulement je crains de dégoûter ton fils ce soir. Je tâcherai pourtant de dissimuler le plus que je pourrai ce vilain bobo. Je sais qu’il a usé de la clef du jardin ce matin et qu’il en a paru très content. Il ne tiendra pas à moi de lui faire tous les petits plaisirs qui sont à ma disposition car Dieu sait combien je suis portée pour ce charmant jeune homme qui vous tient de près. En attendant que les occasions se présententa je me borne à l’aimer à travers vous, ce qui est une manière de vous aimer deux fois plus.
Cher adoré, je ne t’ai pas encore remercié de ton ineffable bonté d’hier, mais aujourd’hui du coup je t’en suis bien reconnaissante car je sais combien ces petits dérangements de ta pensée te fatiguent et t’ennuient. Aussi je te promets de n’en jamais user que dans les circonstances particulières, mais heureusement très rares, où je me suis trouvée cette fois-ci vis-à-vis de gens qui t’écrivent à travers moi plus qu’à moi-même. Cela ne m’empêche pas de t’en remercier comme si tu n’y étais pas intéressé et de t’aimer de toutes les forces de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 95
Transcription de Florence Naugrette

a) « présente ».

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