Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1836 > Mai > 25

25 mai 1836

25 mai [1836], mercredi matin, 11 h.

Encore, donc, mon pauvre ange, encore travaillé. Moi, je t’ai attendu jusqu’à plus d’une heure du matin. Je t’ai bien aimé, mon cher adoré, et ce matin, si tu ne viens pas encore, je serai bien triste sans la moindre parcelle de mauvaise humeur car je t’aime de toutes les forces de mon âme et que je sais que tu travailles.
Rien de nouveau n’est survenu, sinon que je t’aime plus, que j’ai très mal à la gorge et à la tête. Je ne sais pas, mon cher bijou, ce que tu feras de cette immense quantité de papier gribouillé. Si tu me permettais d’en débarrasser la petite boîte ça ferait très bien et ça serait te décharger de la peine de l’emporter, ce qui sera un peu difficile d’exécution car tes poches n’y pourront pas suffire.
Je vais m’occuper aujourd’hui de mettre en ordre tous mes papiers, et si tu veux faire régler le damas de Jourdain, tu seras tout à fait en mesure.
Je t’aime, mon pauvre ange. Je t’aime plus qu’aucune parole ne peut le dire. Je crois que ma résignation seule peut t’en donner une faible idée. Je t’aime mon cher adoré tous les jours davantage. Je n’ai de bonheur que quand tu es là, mais de l’amour toujours. A bientôt si tu peux mais ne t’inquiète pas de moi. Si tu ne peux pas venir, je serai triste avec mon amour. Mais j’aime mieux la tristesse ainsi accompagnée que la gaieté sans amour.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16327, f. 89-90
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne