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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 décembre 1860, lundi, 7 h. ¾ du soir

Que Dieu te conserve à moi, mon adoré, et qu’il te préserve de toutes mes incartades folles et maladives, c’est la prière ardente que je lui adresse du plus profond de mon cœur. Que tu es bon, que tu es grand, que tu es doux, que tu es beau, sublime et divin, mon adoré, mon âme tressaille en y songeant et semble vouloir quitter mon vilain corps pour s’approcher plus près de toi. Il n’y a presque pas de minute dans ma vie où les larmes d’attendrissement ne me montent aux yeux en pensant à ce que tu es pour moi ; sois béni, mon Victor, sois heureux et glorifié dans tout ce que tu aimes pendant que je t’aime à deux genoux et les mains levées vers Dieu.
J’espère que tu ne me caches rien et que ton mal de tête est vraiment tout à fait passé. Il ne faudrait pas me tromper même à bonne intention et par excès de tendresse car il est important que nous ayons une confiance mutuelle pour toutes choses entre nous. Quant à moi, je te promets de tout te dire et je tâcherai de n’être plus jamais méchante c’est-à-dire malheureuse. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 318
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette
[Souchon, Massin]

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