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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 mars 1877

Paris, 26 mars [18]77, lundi soir, 4 h. ½

Je suis bien, bien, bien contente, mon ineffablement bon grand bien-aimé, que l’affaire qui vous tourmentait tous soit arrangée à la satisfaction générale et qu’il n’y ait plus aucun vilain nuage entre Mme Charles et toi [1]. C’est bien assez de ceux qui sont sur notre horizon depuis six mois ; c’est même beaucoup trop pour les goutteux et les rhumatisants parmi lesquels je tiens la première place. Depuis hier j’ai parcouru toute la gamme chromatique de la souffrance, depuis la plus enragée jusqu’à la plus bénigne. J’espère que j’en suis quitte au moins pour le reste de la journée et que je pourrai enfin lire ce que disent les journaux de ton admirable et sublime et divin discours d’hier. Je ne crois pas qu’il soit possible à l’esprit le plus obtus ou le plus malveillant de trouver à reprendre quoi que ce soit dans les grandes et saintes paroles que tu nous as dites hier. Quant à moi, je les adore et je les bénis comme si Dieu lui-même les avait prononcées.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 86
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Le Carnet raconte, le même jour, cette réconciliation : « J’ai écrit à Alice une lettre qui, je pense, arrangera tout et clora l’incident. [Cette lettre ne figure pas dans l’IN ni dans Massin.] Tout se terminera comme le veulent la raison et la justice.
– 2 h. Alice vient d’entrer dans ma chambre. Je lui ai remis ma lettre. Elle a pleuré et m’a remercié et s’est jetée dans mes bras. Puis Lockroy est entré. Je lui ai tendu la main et je l’ai embrassé. Tout est bien. »
Le Carnet consigne ensuite une visite de Lemerre et de Leconte de Lisle, invité à dîner pour le mardi 3 avril, et un mot de Jeanne (curieux tout de même que Juliette semble n’en avoir jamais entendu aucun) :
« Jeanne et Georges étaient hier au Château d’Eau. Jeanne m’a dit : On a si tant applaudi, papapa, que j’ai eu peur. » (CFL, t. XVI-XVII, p. 882)

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