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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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18 mars 1877

Paris, 18 mars [18]77, dimanche, 3 h. après-midi

Je ne suis pas en avance du tout, mon cher bien-aimé ; cela tient à l’état général de ma santé qui n’a jamais été plus détraquée qu’aujourd’hui. Je suis envahie par une prostration complète qui m’empêche de me mouvoir et même de penser. Voilà pourquoi je n’ai même pas encore ouvert un journal aujourd’hui et pour peu que cela augmente tant soit peu, je serai tout à fait hors de service, ce qui serait une grande complication et un grand fardeau pour toi dans le présent et dans l’avenir. Ce n’est pas la première fois que cette pensée m’inquiète et m’attriste sans pouvoir trouver un moyen satisfaisant de remédier au malheur qui nous menace. Cher adoré, tu ne te doutes pas, au moment où tu m’encourages à t’écrire, de la douloureuse préoccupation à laquelle je suis en proie. Aussi vais-je faire tous mes efforts pour réagir contre ce petit moment de découragement en finissant plus gaiement que je ne l’ai commencée ma pauvre restitus. D’ailleurs il fait un temps charmant qui ne permet pas qu’on désespère, surtout quand on a l’honneur et le bonheur d’être aimée par toi, le plus grand et le meilleur des hommes. Aussi je te souris, je t’aime, je t’adore, je te bénis.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 80
Transcription de Guy Rosa

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