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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 juin 1857, lundi soir, 4 h. ¾

Je reviens encore sur le malentendu de tantôt, mon doux adoré, parce que je vois qu’il a laissé un nuage sur ton divin front malgré tout ce que je t’ai dit de plus honnête, de plus tendre et de plus vrai pour te démontrer et pour te convaincre qu’il n’était jamais entré dans ma pensée et encore moins dans mon cœur de refuser le bonheur d’être avec toi chaque fois que tu m’en donnais l’occasion. Seulement il m’avait semblé remarquera que tu ne me les offrais plus particulièrement, ces occasions, que lorsque je manifestais l’intention de sortir pour mes affaires. De là l’erreur dont je t’ai déjà demandé bien des fois pardon aujourd’hui, et que je te demande encore à présent de toute la force de mon amour malheureux, triste et confus que de pareilles chimères puissent nous entrer dans l’esprit à l’un et à l’autre. Pour comble de regret de tout cet après-midi perdu pour notre bonheur, par notre faute, voilà qu’il pleut à verseb et que tes habits seront mouillés pendant que tu seras au bain. Décidément la journée est irritante aujourd’hui et j’ai hâte que nous la finissions dans les bras l’un de l’autre et de dissoudre tout cet orage par un bon gros baiser que je m’engage d’avance à te donner.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 115
Transcription de Frédéric Gillmann assisté de Florence Naugrette

a) « remarqué ».
b) « averse ».

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