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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 octobre 1861, vendredi matin, 7 h.

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour, que Dieu te donne santé, joie et bonheur. Quant à la gloire tu l’as par surcroît et tous les souhaits du monde ne pourraient pas y ajouter un rayon. Comment vas-tu ce matin, mon cher petit homme ? As-tu passé une bonne nuit dans toute l’acception du mot sommeil ? J’espère que oui. J’espère aussi que nous aurons une splendide journée malgré l’affreux brouillard qu’il fait ce matin. Ceci m’intéresse d’autant plus que nous devons aller chez les Marquand aujourd’hui. Tu ne m’as pas dit à quelle heure mais je serai prête dans tous les cas. C’est pour cela que je vais me dépêcher de faire ma chère petite tâche du matin et même de la redoubler si c’est possible pour n’avoir pas de remords de mon bonheur tantôt. Du reste je suis assez interloquée de ma future collaboration avec Mme Chenay. J’aurais préféré travailler seule mais comme tu n’as pas le choix toi-même dans ce moment de presse, je n’ai pas le droit d’écouter ma sauvagerie. Je me soumets donc avec la bonne grâce d’une ourse qu’on force à danser une polka avec accompagnement de trique. Je travaillerai, je dînerai, je bisquerai ou ragerai avec qui tu voudras et je ne t’en aimerai que davantage, attrapé ! Sur ce je vous baise in eternum.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 134
Transcription de Florence Naugrette

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