Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1861 > Octobre > 22

Guernesey, 22 octobre 1861, mardi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour et bonheur, et joie, et amour sans brume, si tu as bien dormi toute la nuit comme je l’ai fait moi-même. En attendant que j’aie cette douce certitude, je te supplie encore une fois, mon cher adoré, de reprendre toute ta liberté d’allure envers toi-même et vis à vis tout le monde, sans exception. Cette dernière épreuve de jalousie nous a été assez douloureuse à tous les deux pour que nous en retirions une bonne et éternelle leçon c’est à dire la confiance mutuelle et sans borne de l’un à l’autre. Aussi, mon cher adoré, c’est très honnêtement et dans la sécurité la plus profonde que je te prie d’agir avec Mme Engelson comme tu le jugeras utile, convenable et juste, absolument comme si je n’avais jamais eu d’inquiétude à son sujet. Je te dis cela sincèrement et simplement dans l’honnêtetéa et la tranquillité de mon âme. Après je ne t’en reparlerai pas plus que des autres femmes que nous voyons. Ceci dit et redit, convenu et accepté des deux parts la sous-signée Juju vous baise sans dédit aucun et à un nombre illimité d’exemplaires moyennant la somme de tout votre cœur une fois payée.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 131
Transcription de Florence Naugrette

a) « l’honnêté ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne