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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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24 octobre [1846], samedi soir, 5 h. ¼

Tu es ma joie, mon Toto. Mon cœur se fond quand il pense à toi cher adoré. C’est merveille de te voir travailler plus qu’un simple ouvrier toi qu’on devrait servir et admirer à genoux. Je ne sais pas te dire à quel point tu es grand, simple, imposant, doux, noble et charmant. Mais en revanche je le sens jusque dans le bout des ongles. Je t’admire, je t’aime, je te vénère et je t’adore à la fois comme si j’avais un cœur et une âme à part pour tous ces sentiments-là. Jamais tu ne sauras à quel point c’est vrai.
Cela ne te contrarie pas j’espère que j’aille si souvent chez ma vieille Joséphine ? C’est un moyen de couper la soirée qui fait que je n’ai pas besoin d’allumer et ma lampe et mon feu. C’est pour cette seule raison économique que je vais chez cette excellente fille qui n’est rien moins qu’amusante je t’assure. Du reste j’aurais voulu convenir avec toi que dans le cas où il pleuvrait trop fort, je n’irais pas. Mais tu le devinerais bien sans que je te l’aie dit n’est-ce pas mon Toto ?
Je voudrais être déjà à ce soir pour avoir l’espoir de te voir bientôt. Il est vrai que ce bonheur est si court que le regret vient tout de suite après l’espoir et que j’en suis réduite à te voir en rêve.

Juliette

MVH, α 7803
Transcription de Nicole Savy

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