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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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22 mars 1880

Paris, 22 mars 1880, lundi matin, 8 h.

Comment a été le reste de ta nuit, mon grand petit homme ? D’après mon estime, tu as bien dormi puissé-jea ne pas me tromper. J’espère que, vu le bon effet de ton déjeuner avec nous hier, tu recommenceras aujourd’hui. Le temps n’est ni moins beau, ni moins froid (lisez tonique), et nous te désirons, et nous t’adorons avec le même amour, et plus encore si c’est possible. Je ne sais pas si tu iras au Sénat, mais j’ai l’espoir doux et charmant, que tu voudras bien faire une bonne petite promenade du soir. Il est probable que le marchand de tapis, qui me paraît pressé de palper le montant de sa facture, l’enverra recevoir tantôt. Elle monte à 952 F. 75 c., comme tu le sais déjà. Ajoute à cette somme le blanchissage d’aujourd’hui, plus de l’huile à brûler 22 F. 50 c., et de la bougie pour 14 F. 50 c., cela fait un total de 993 F. 75 c., sans le blanchissage dont je ne sais pas encore le chiffre, et sans l’argent pour la maison que tu dois donner aujourd’hui. Le tout ensemble fera une assez grosse somme. Je te l’écris pour n’avoir pas à t’en parler trop longtemps car cela n’a rien d’amusant ni pour toi, ni pour moi. J’aime mieux relire Hernani et Marion de Lorme. Telle est ma préférence, tant pis si elle vous choque, je ne changerai pas mon goût pour vous, Môsieur !

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 82
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

a) « puissai-je ».

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