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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 14 février 1880, samedi matin, 8 h.

Cher bien-aimé, j’espère encore cette fois ne pas me tromper en croyant que tu as passé une bonne nuit car, chaque fois que je me suis levée, j’ai entendu que tu dormais d’un sommeil paisible. Si cela est comme j’aime à le penser, tu pourras te lever assez tôt ce matin pour pouvoir répondre en personne aux deux convocations qui te sont envoyées du Sénat : l’une par son président qui t’informe qu’aujourd’hui à une heure il y aura une réunion du 8e bureau pour la nomination d’un membre de la 4e commission des pétitions en remplacement de M. Jules Cazot (local du 8e bureau). L’autre convocation « une réunion plénière des sénateurs républicains aura lieu samedi 14 février à une heure dans le local du 7e bureau. Ordre du jour : choix d’un candidat en remplacement de M. de Lavergne. Vous êtes priés d’assister à cette réunion. » Puis enfin : à deux heures séances publique. « Tirage au sort des bureaux. Discussion du projet de loi etc. etc. etc. » Je t’en lirai le sommaire à l’Officiel [1] si tu veux. En attendant, il fait un temps charmant tout à fait propice à la promenade, et favorable à la santé et au bonheur, si tu le veux. Tout à l’heure j’irai m’informer auprès de toi ce que tu comptes faire de ton Sénat et régler mes clics et mes clacs en conséquence. Dites-donc, Môsieur, je vous ai donné 12 F. 50 hier pour votre voiture ne l’oubliez pas. Plus mon cœur dont vous vous fichez comme de l’an 40 [2].

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 45
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

Notes

[1Journal Officiel de la République Française, quotidien publié depuis janvier 1869, pour rendre tous les textes réglementaires, les déclarations officielles et les publications légales.

[2Juliette emploie ici une expression associée aux royalistes qui se moquaient que le calendrier républicain n’ait pas même duré jusqu’à l’an 40. Hugo, dans le premier livre de la quatrième partie des Misérables, fait référence à cette pique-là : « […] l’association des amis du peuple […] qui datait ainsi ses ordres du jour : pluviôse, an 40 de l’ère républicaine, qui devait survivre même à des arrêts de la cour d’assises prononçant sa dissolution ».

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