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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 septembre 1859, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, que le bonheur soit avec toi et avec tous les tiens. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que tu n’auras pas le scrupule féroce de me laisser seule aujourd’hui toute la journée, sous prétexte de travail que tu peux faire et que tu as toujours fait chez moi. Bien entendu que je ne t’impose pas cette obligation si tu as de sérieuses raisons pour préférer ton chez-toi au mien, surtout dans ce moment-ci. Seulement, il ne faut pas me dire que c’est par ÉGARD pour moi que tu m’infligesa la privation de ne pas te voir comme d’habitude, car cela ressemble trop à une dérision blessante. J’ai déjà bien assez d’avoir l’inquiétude de te savoir en proie aux amusements et aux séductions parisiens de l’esprit et de la beauté, sans y ajouter le chagrin de croire que tu te moques de moi. Ceci dit, mon trop bien aimé, je te laisse parfaitement libre de travailler où il te convient. Pourvu que tu sois heureux et que tu m’aimes, je te tiens quitte de tout autre devoir et même, et surtout, du RESTE dont il ne reste rien depuis longtemps.

Juliette.

Bnf, Mss, NAF 16380, f. 207
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « inflige ».

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