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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 avril 1844

10 avril [1844], mercredi soir, 6 h. ½

Je t’aime, mon Victor. Je t’aime du fond de l’âme et toujours davantage. S’il m’échappait quelque tristesse ou quelque plainte involontaire pendant que je t’écris ces lignes ou quand je serai avec toi, ne t’en inquiète pas, ce n’est ni de la mauvaise humeur ni de l’ennui, c’est de l’amour. De l’amour le plus pur et le plus tendre qui soit. Je te dis cela à l’avance pour que tu ne te méprennes pas sur le sens de ma tristesse trop naturelle. Je sais que tu travailles, mon pauvre ange, je ne le sais que trop à tout l’argent que tu me donnes et surtout à ton éternelle absence. Je baise tes pieds, mon adoré.
Pendant que Suzanne était chez les Lanvin, la femme était chez moi qui venaita chercher Claire. L’explication de ce retard, c’est que tout le monde avait oublié que Claire retournait à la pension aujourd’hui même. Enfin, elle est partie  ! La pauvre enfant, on croirait qu’elle me pèse ou qu’elle me gêne à la manière dont je dis cela. Mais en réalité, je suis très malheureuse quand je lui vois perdre son temps. J’ai hâte de la voir indépendante et d’alléger d’autant le lourd fardeau dont je t’ai chargé. Je t’aime, ce mot-là a bien peu d’expression pour te dire ce que je sens pour toi dans mon cœur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16355, f. 33-34
Transcription de Mylène Attisme assistée de Florence Naugrette

a) « venais ».

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