Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 116-117

Mardi soir, 9 h. 5 m.
[Avant le 25 juillet 1835 [1]]

Mon pauvre cher petit Toto, je crois que tu as mal fait de me quitter tout à l’heure. Nous aurions été, il me semble, beaucoup mieux tous les deux que chacun de notre côté. Mais tu l’as voulu ainsi. Que ta lubie soit faite. Mon pauvre cher bien-aimé, je soupire de toutes mes forces après notre voyage, car outre le bonheur qu’il nous donnera, il nous laissera aussi un peu de répit dans nos diverses occupations qui consistent, toi, à m’épier et à me suspecter sans relâche, moi, à me justifier et à m’observer sans cesse, ce qui ne laisse pas d’être fatigant pour tous les deux en supposant que ce ne soit pas triste. Au moins, une fois ensemble, j’espère que tu consentiras à vivre et à me laisser vivre comme tout le monde. Mon cher petit homme, si tu savais combien tes mauvaises humeurs et tes soupçons sont injustes, tu cesserais de les avoir, sinona pas amour et par respect pour moi, mais seulement comme inutiles.
Je t’ai dit que je me coucherais si tu ne revenais pas me chercher. Je vais le faire comme je te l’ai ditb, parce que je trouve qu’il est absurde de t’attendre sans savoir pourquoi.
Mon cher Victor, je vous aime, allezc ! Victor, je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 116-117
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « si non ».
b) « di ».
c) « allé ».

Notes

[1L’allusion au voyage désiré situe la lettre avant leur départ le 25 juillet 1835.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne