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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 26 novembre [18]77, lundi matin, 8 h.

J’espère que tu dors encore, mon cher petit homme, et même que tu fais de beaux rêves qui te reposent pour un moment de la triste réalité du réveil. J’ai cherché tout à l’heure à L’Officiel s’il y avait quelques modifications heureuses dans la série des inepties gouvernementales, et je n’y ai trouvé que l’éternelle ritournelle idiote du chef de l’État. Quant au Rappel, il fait pressentir de plus en plus l’approche du dénouement de cette tragi-comédie à laquelle la pauvre France assiste bien malgré elle depuis six mois. Moi-même, je réclame pour les dernières scènes ma place, ne voulant perdre aucune occasion d’en siffler les auteurs et surtout ne pas te perdre de vue en cas de bagarre et de haute lutte. J’irai donc, si mes forces ne me trahissent pas, à Versailles tantôt avec toi, dussé-je rester à la porte du Sénat parce que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 322
Transcription de Guy Rosa

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