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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 204-205

Mardi soir, [8  ?] h.

[illis.] mon pauvre Toto, je suis inquiète quand je te sais souffrant, parce que je t’aime, parce que ma vie est attachée à la tienne, parce que [je] pense, et je sens, et je [illis.] toi bien plus que dans moi, et puis sérieusement, je crains que tu ne te tues avec ce travail opiniâtre. Qu’est-ce que je deviendrais alors, mon Dieu, si tu étais malade ? Ce serait pour en devenir folle. Oh ! vois-tu, voilà ce qui m’inquiète au point de t’en importuner quelquefois, mais c’est que vraiment aussi [illis.] je te vois quelque chose, je le prends au sérieux à cause de ton courage et de ta ténacité au travail. Mais si tu m’aimes et si tu fais quelque cas de ma tranquillitéa, tu t’arrêteras un peu, le temps de reprendre haleine seulement, chaqueb fois que tu te sentiras ou malade ou fatigué. Vois-tu, mon cher bien-aimé, mon Victor, mon amour, ma joie, je n’ai que toi dans le monde, tu es tout ce que j’aime et tout ce qui me fait vivre. Tu sais, si j’ai été heureuse avant toi, crois-tu que j’aurais jamais la force de rentrer seule dans cette vie que je viens de quitter ? Non, n’est-ce pas, tu ne le crois pas ? Eh bien, il faut rester avec moi, [qui  ?] t’aimerai autant qu’on t’aimerait dans le ciel, qui t’admirerais autant que Dieu lui-même. Pour cela, il faut prendre soin de toi, te reposer et m’aimer, moi qui t’aime par-dessus tout.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 204-205
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tranquilitté ».
b) « chaques ».

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