Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1864 > Décembre > 20

Guernesey, 20 décembre [18]64, mardi matin, [8 h. ?]

Bonjour, mon cher petit matineux, BON jour à défaut de BEAU jour. Comment allez-vous par ce temps grimaud ? Avez-vous bien dormi ? Êtes-vous content de votre nuit mon cher petit homme ? Si tout en vous est au point où mon cœur le désire, je vous souris et je vous bénis et je vous adore. C’est à vous à parler maintenant. J’oubliais de te dire que j’ai admirablement bien dormi toute la nuit et que je me porte de même ADMIRABLEMENT.
Merci, mon doux adoré, merci de ton beau petit portrait que je pourrai porter toujours grâce à ta gracieuse générosité. Je suis impatiente qu’il me soit rendu, ce cher petit portrait, pour en jouir plus vite, c’est-à-dire plus longtemps. Merci encore c’est-à-dire amour toujours. Cher bien-aimé, ce n’est pas parce que je doute de l’accueil charmant et bienveillant que me ferait ta noble et digne femme que je ne vais pas à ta touchante petite fête d’enfants [1], mais par un sentiment de réserve qui est le fond de ma nature. Il faut qu’il soit invincible pour que je résiste comme je le fais à toutes les occasions séduisantes qui me sont offertes de me mêler à ta famille en dehors de chez moi, mais ce que la discrétion me commande en chair et en os, n’a pas d’action sur ma pensée et sur mon cœur et j’assisterai quand même et invisible à votre cher CHRISTMAS de charité. Sans compter que j’y serai représentée par mes deux servantes empressées à vous servir et à vous aider dans vos soins pour vos chers petits pauvres. Que Dieu vous rende à tous vos bienfaits en bonheur et qu’il me laisse le droit de vous admirer et de vous aimer tous jusqu’à mon dernier soupir.

J.

BnF, Mss, NAF 16385, f.270
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette
[Gaudon, Massin]

Notes

[1Depuis mars 1862, Victor Hugo offre toutes les semaines un repas à douze enfants pauvres de l’île. Nombre qui augmenta rapidement. Le 20 décembre Victor Hugo annonce à Juliette Drouet que son épouse la convie au repas de Noël avec les enfants.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne