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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 6 décembre [18]64, mardi matin, 7 h. ¼

Good baie, my dear Toto, c’est le moment de déguiser mon anglais pendant qu’il ne fait pas assez clair pour distinguer un [pâté  ?] de l’autre. C’est à peine si j’y vois assez pour reconnaître que je mets du noir sur du blanc et que votre signal n’est pas encore à son poste. Je n’en suis pas fâchée parce que cela me prouve que tu dors, ce qui vaut mieux que d’écourter sa nuit comme je l’ai fait depuis quatre heures du matin. Il est vrai que je ne souffre pas et que je me sens aussi gaillarde que si j’avais dormi mon comptanta. J’ai voulu essayer de faire comme toi, écrire à tâtonsb. Je ne sais pas si cela me réussira mieux qu’en plein jour mais il est difficile, dans tous les cas, que ma belle écriture et mon beau style y perdent quelque chose. Cela étant, je ne m’en inquiète pas autrement. Ah ! voilà le coup de canon, c’est-à-dire officiellement le soleil, ce qui n’empêche pas les ténèbres et le brouillard de persister jusqu’à présent. Je finirai donc mon gribouillis comme je l’ai commencé sans autre lumière que mon ESPRIT. QUEL FOUR ! et d’autre soleil que mon amour que je darde sur vous de toutes mes forces. Attrapé !

BnF, Mss, NAF 16385, f. 257
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette

a) « mon content ».
b) « à tâton ».

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