Vendredi, 9 h. du soir
Mon cher bien-aimé, je ne veux pas me coucher sans te répéter que je t’aime, que je te désire, que je t’attends. Comment te trouves-tu au moment où je t’écris ? As-tu moins mal à tes pauvres entrailles ? As-tu bien dînéa ? M’aimes-tu autant que je t’aime ? Viendras-tu bientôt ? Je voudrais te savoir bien portant, je voudrais t’avoir bien près de moi. Je t’aime, je te baise mille fois, je te donne mon âme et ma vie. Quant à mon corps, viens le prendre puisque je ne peux pas te le porter dans ton lit. Viens, viens, je t’aime.
Bonsoir, bonne nuit, je t’attends.
J.
[Adresse]
À toi mon chérib
BnF, Mss, NAF 16323, f. 127-128
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « dîner ».
b) L’adresse est écrite à la suite de la lettre, à l’envers.