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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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12 mai 1860

Guernesey, 12 mai 1860, 7 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon cher adoré, bonjour, toujours de l’amour et toujours de la pluie. Cette uniformité, sinon conformité, dans le baromètre de mon cœur et celui du bon Dieu rend mes gribouillis encore plus monotones et d’un rabâchage plus insipide qu’il ne le serait peut-être si je t’aimais moins et si le ciel variait un peu plus son répertoire. Ce que j’en dis, mon bien-aimé, c’est encore plus pour toi que pour moi car à tout prendre je m’accommode tant bien que mal de ma stupidité native et je prends la pluie avec assez de patience. Il n’en est pas de même pour toi, mon pauvre adoré, qui a tant besoin de soleil et qui a droit à toutes les jouissances de l’esprit. Aussi je m’impatiente et je m’en veux de ne savoir que t’aimer comme si c’était de ma faute de n’être que la femme que je suis. C’est à dire celle qui t’aime exclusivement. Quela dommage, mon cher bien-aimé, que je ne puisse rien changer dans l’état de mon pauvre esprit et dans celui du ciel. Comme je te ferais du soleil depuis un bout de l’année jusqu’à l’autre et comme je te dirais des choses spirituelles et amusantes. Malheureusement j’en reviens toujours à MON mouton. Je t’aime. Rien que cela.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 108
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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