7 octobre [1836], vendredi après-midi, 3 h. ¼
Mon cher bien-aimé, je t’aime de toute mon âme. Je voudrais que tu sois heureux, que tu n’aies rien qui te contrarie. Il s’en faut bien que ce désir là soit accompli avec toutes les basses tracasseries qu’on te jette dans les jambes, il faut tâcher de les enjamber d’un coup, mon grand Toto, afin que nous puissions t’admirer à notre aise sur une belle scène toute neuve [1]. J’espère que tu auras fait quelque tentative pour savoir et pour décider quelque chose à ce sujet et je voudrais déjà t’avoir revu pour baiser ta belle figure satisfaite, ou pour baiser vos pieds mon JUPITER dans le cas où votre sourcil serait froncé.
Je t’aime mon Victor adoré. Je t’aime.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16328, f. 16-17
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette