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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 26 juillet 1859, mardi, 7 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, je t’aime et toi ? Tu me le diras tantôt car je n’oublierai pas de te le demander car c’est ce qui me tient le plus au cœur avec ta chère santé. Je t’ai entrevu tout à l’heure au moment où tu ouvrais ta fenêtre ; j’espère que tu vas bien et que nous ferons un charmant pique-nique ce soir.
Jusque là, je vais tâcher d’avancer ta copie que je viens de lire et dont je suis toute ahurie d’admiration. Quelle poésie ! quelles images ! quelle architecture ! quelle vision ! quelle horreur ! quelle beauté ! J’en perds la tête et mon orthographe d’y penser. Sérieusement, mon adoré, je sens comme un tournoiement dans ma pensée en lisant cette poésie EXTRA-humaine et démesurémenta sublime [1]. Pour suivre ton génie dans son ascension effrayante, l’esprit ordinaire ne suffit pas. Je trouve plus commode de m’agenouiller à tes pieds et de t’adorer dans la foi et l’amour de mon cœur et de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 167
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « démésurement ».

Notes

[1Juliette lit Les Petites Épopées, Première série de La Légende des siècles.

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