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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Vendredi matin [23 octobre 1835 ?], 10 h.

Bonjour, mon cher petit homme, m’aimes-tu ce matin ? C’est que moi je t’aime, vois-tu. C’est un chemin dans lequel je ne m’arrête pas, que mon amour, plus je vais, plus j’avance et plus je t’aime. Je voudrais qu’il en fût ainsi de toi pour que nous arrivions toujours en même temps tous les deux aux stations que le bonheur met de distance en distance dans la vie.
Je t’attends ce matin pour te faire mille caresses. J’ai passé une assez mauvaise nuit et ce matin j’ai le ventre très douloureux. Si tu penses à m’apporter du Laudanum, je m’en servirai car je suis retombée bêtement dans les coliques, etc. ---a
J’ai envoyé la bonne chez le bijoutier. Elle m’a rapporté les 2 épingles qui me paraissent bien raccommodées. Je l’ai envoyéeb en même temps chez Mme Pierceau parce que j’étais inquiète de ma robe et de mon chapeau. Elle m’a rapporté ma robe. La marchande de mode viendra chez moi. Quantc à Mme Pierceau, elle déménage et ne saitd pas si elle viendra chez moi avant de partir. Voilà toutes les nouvelles extérieures à l’intérieur. La seule, la grande nouvelle c’est que je t’aime de toutes mes forces.

Juliette

[Adresse]
À mon cher Toto

BnF, Mss, NAF 16325, f. 35-36.
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) Un trait court jusqu’au bout de la ligne.
b) « envoyé ».
c) « quand ».
d) « sais ».


Vendredi 23 octobre [1835], 1 h. après midi

Quel bonheur, mon cher petit homme, tu vas enfin te reposer quelques jours et nous, nous allons avoir les plus belles choses qui soient jamais sorties d’un cerveau humain. Aussi je le répète, quel bonheur ! Tu as joliment bien fait de venir prendre tes vacances à côté de moi. Cela a joliment bien fait. Depuis que tu es parti, j’ai fait acheter des fameuses bûches économiques mais le feu n’étant pas encore allumé, j’ai un froid excessif et j’éternue depuis cinq minutes plus que Dieu ne peut me bénir.
Vous avez encore été un petit tantinet méchant tout à l’heure, pour n’en pas perdre l’habitude. Vous m’avez dit des choses injustes et qui m’ont fait de la peine. Tout cela pour essayer jusqu’à quel point je vous aime. Mon Victor bien aimé, vous pourrez me faire souffrir autant qu’il vous plaira sans trouver le fond de mon amour, sans trouver le bout de ma résignation à tout supporter de vous.
Je vous aime, mon Victor. Je vous aime, mon Toto. Je t’aime, mon amour.
À bientôt, n’est-ce pas ?

Juliette

BnF, Mss, NAF 16325, f. 37-38
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

23 octobre [1835], vendredi soir, 8 h. ¾

Je viens de faire comme les vieux employés. J’ai passé trois quarts d’heurea à tailler ma plume.
Quelle charmante entrée vous avez faiteb tous les deux tantôt : ……– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – c
Le reste à une autre fois.

[Adresse]
À mon cher petit
Toto dans sa
boîte à Paris.

BnF, Mss, NAF 16325, f. 39
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « trois quart d’heure ».
b) « faites ».
c) Suivent quatre lignes de 6 points et 24 tirets.

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