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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 11 août [18]68, mardi matin, 7 h. ¼

J’espère, mon cher bien-aimé, que cette nuit a été meilleure pour toi que la précédente et que rien n’est venu la troubler. Quant à la mienne, elle est assez pitarde [1] et ne mérite pas que j’en parle. Je crois qu’il faut que je renonce aux bonnes nuitsa tant que durera cette horrible chaleur. J’en prends du reste mon parti assez gaillardement malgré mon estomac qui proteste un peu. Je pense que tu feras bien de reprendre les deux heures de promenade tous les jours, aussi bien pour toi que pour ta femme et même pour moi. Cette vie enfermée de Bruxelles à laquelle je ne suis pas accoutumée par comparaison avec le plein océan de Guernesey que je hume toute l’année à pleins poumons est une des mille et une causes probablesb de mes fréquentes insomnies. Il est vrai que, malgré le grand air de là-bas, je ne dormais pas beaucoup mieux, ce qui prouve que mon rabâchage ne signifie rien sinon que je t’aime et que je suis bien partout où tu es et que ton bonheur est ma joie et ton amour ma vie.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 220
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « aux bonnes nuit ».
b) « mille et une cause probable ».

Notes

[1« Piteuse ».

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