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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 décembre 1868, mardi matin, 8 h. ¼

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour. Amour et joie si, comme moi, tu as eu une bonne nuit. Je ne sais pas comment se comportenta les chats chez toi, mais je sais que chez moi, ils sont féroces, témoin un pauvre petit oiseau que Fouyou a pris tout à l’heure et que Gavroche lui a arraché de la gueule avec autorité. Nous avons essayé de le lui reprendre sans succès. Mais d’ailleurs, le pauvre petit moineau était déjà mort étranglé et déchiré par ces deux monstres à crocs et à griffes. Ce massacre qui se renouvelle trop souvent, hélas ! nous émeut toujours jusqu’aux larmes. À présent encore j’en ai le cœur serré en t’en parlant. Pour les punir, je viens de les chasser hors de la maison. Malheureusement je crois qu’ils ne sont guère sensibles à cette marque d’indignation car ils gambadent à qui mieux mieux dans le jardin en ce moment. Voilà, mon cher adoré, les atrocités qui se commettent chez moi sans pouvoir les empêcher.
Et pourtant, Dieu est là et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 336
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « se comporte ».

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