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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 décembre 1868, mercredi matin, 8 h.

C’est aujourd’hui le dix-septième bonjour que je te donne en exil à cette date anniversaire [1], mon cher bien-aimé, et chaque fois avec accroissement de tendresse, d’admiration et de vénération pour ton courage, pour ta vertu, pour ton génie qui vont toujours grandissant. Dieu seul sait le nombre d’années, c’est-à-dire de rayons, qu’il veut encore ajouter en plus à ta splendide auréole de proscrit. Mon cœur n’ose pas l’interroger là-dessus, du moins tant que tu ne te lasseras pas de mon bonheur égoïste ici. Je me laisse faire, heureuse par lui et par toi. Je te souris, je t’aime et je le bénis.
Quelles charmantes lettres tu as reçues hier de ton Charles et de Rochefort ! J’en ai le cœur tout plein. Mais en attendant l’entrée solennelle de petit Georges dans nos murs, est-ce qu’il ne serait pas possible d’avoir son petit avant-coureur dans la personne de sa photographie ? Quand tu écriras à ces deux chers hommes, Charles et Rochefort, voudras-tu les remercier pour moi de leur bon souvenir et embrasser en mon nom tous les enfants depuis le plus petit jusqu’au plus grand ? Sois tranquille, je te le rendrai et même séance tenante.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 331
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Dix-septième anniversaire du coup d’État du 2 décembre 1851.

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