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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 juin 1839

23 juin [1839], dimanche matin, 10 h.

Bonjour, mon bon petit homme bien-aimé. Bonjour, mon cher bijou. Il y a déjà près d’une heure que je suis levée mais la nécessité de n’ouvrir ma porte que parfaitement habillée m’a occupéea un peu de temps. Tu n’es pas revenu cette nuit, mon pauvre petit homme, et je sais trop pourquoi : tu as encore travaillé pour moi toute la nuit. Pauvre bien-aimé, je sens tout ce qu’il y a de sublime dans ton dévouement et je voudrais trouver des mots qui t’exprimentb l’état de mon âme. Quand je pense à ce que tu fais pour moi, j’ai honte de n’être qu’une femme inutile et bête. Je te dis cela du fond du cœur et comme je le sens. Mon cher petit bien-aimé, j’ai honte de moi. Je te demande pardon, mon Toto, de ma maussaderie de cette nuit. Cela tient à ce que j’ai la tête lourde et douloureuse, ce qui est cause que mon réveil n’est pas comme celui de tout le monde. Mais une fois réveillée, tu as vu qu’il n’a pas tenu à moi de te donner les preuves de l’amour le plus tendre et le plus passionné. Je t’aime, mon Toto. Je t’adore, mon petit homme. Je n’ai de joie qu’en toi.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16339, f. 27-28
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « occupé ».
b) « t’exprime ».

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