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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 février [18]68, mercredi, 7 h. ¾ du m[atin]

Je ne t’ai pas vu, mais je sais que tu viens de te lever et j’espère que tu as, comme moi, passé une bonne nuit, ce qui me réjouit le cœur et l’âme. Il fait un temps charmant ce matin qui me donne le désir de reprendre au plus tôt le chemin de la colonne [1]. Malheureusement mon bête de pied ne s’y prête pas. D’un autre côté, j’hésite à voir Corbin pour un bobo en apparence et en réalité, probablement, tout à fait insignifiant. Et puis, entre nous, je ne pense pas que la médecine y puisse rien, si c’est, comme je le crois, une petite inflammation goutteuse sous l’ongle de l’orteil. Et puisqu’il faut que j’aie toujours maille à partir avec cette maussade et méchante goutte, peut-être vaut-il mieux qu’elle s’exerce sur mon pied qu’ailleurs. Le fait est que, depuis que j’ai ce bobo à l’orteil, je n’ai eu qu’une seule fois et pendant une soirée seulement mal à l’estomac. Donc je crois qu’il ne faut rien changer à cet état de chose et attendre que de lui-même il se modifie. Ainsi pas de Corbin aujourd’hui et vive l’amour toujours.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 35
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Juliette évoque la colonne Doyle, à Jerbourg, au sud-est de Guernesey où le couple a pour habitude d’aller se promener.

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