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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 mai 1839

27 mai [1839], lundi après-midi, 4 h. ½

Je t’écris, mon adoré, la figure raide de plâtras, de poussière et de chaux. Je voudrais tâcher de prendre un bain ce soir parce que sans cela je ne pourrai plus me laver d’ici à ce que le vaccin ait fait son effet, ce qui serait un peu vexant vu l’état de saleté dans lequel je vis depuis plusieurs jours. Je suis très contente que vous ayez emporté votre mère gigogne [1] de chez moi chez vous. Vous savez ce qu’elle contient, ainsi, mon amour, quand vous aurez besoin d’argent vous n’aurez qu’à regarder sous ses jupes pour être satisfait. Les jupes des femmes, ça contient toujours un trésor [illis.], le tout est de savoir le trouver. Vous voyez, mon Toto, que je vous enseigne les bons endroits, ainsi taisez-vous, baisez-moi, baisez-moi, baisez-moi. Je suis toujours furieuse de [illis.] le petit [illis.] parce qu’à chaque instant je retrouve de nouvelles dilapidations de son [illis.] et que cela me vexe. Je n’aime pas qu’on m’abîme mes affaires. Voilà ceci est un avis au lecteur lancé [illis.] dans la conversation. Ah ça, tâchez d’être prêt demain pour me mener à [illis.] chez le grand opérateur. Je vous aime [illis.].

Juliette

BnF, Mss, NAF 16338, f. 209-210
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette


27 mai [1839], lundi soir, 6 h. ¼

Mon cher petit bien-aimé, je vais prendre un bain, ce ne sera pas du luxe ni pour la propreté ni pour la santé car je souffre horriblement [illis.] je n’aurais pas pu dans aucun cas aller chez la mère Pierceau aujourd’hui. Demain après ma vaccine [illis.] et pendant que tu seras en train de te déranger et de me faire sortir j’y consens sinon [illis.] je reviendrai chez moi très contente de t’y attendre et très à l’aise [illis.] j’aime mieux mon chez moi, même quand j’y suis seule, que le chez les autres en compagnie des grognons de mauvaise humeur et d’amabilité [illis.]. N’est-ce pas que j’ai raison, mon Toto ? J’attends que mon bain refroidisse et que les maçons s’en aillent pour me plonger à corps perdu dans ma baignoire. Je voudrais déjà y être pour ne plus souffrir. Jour, [mon Toto  ?]. Jour, mon gros To. Papa est bien To. Je l’aime de toute mon âme, [illis.]. Je voudrais bien lui dire tous les jours et à tous les instants de ma vie en [illis.] baisers et en [illis.]. Donnez votre vec, cher petit méfiant et ne vous défendez pas de l’être [illis.].

Juliette

BnF, Mss, NAF 16338, f. 211-212
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

Notes

[1À élucider.

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