Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1881 > Juin > 24

24 juin 1881

Paris, 24 juin 1881, vendredi, 8 h.

J’espère que tu as passé une bonne nuit car je ne t’ai pas entendu remuer et tu ne m’as pas sentiea non plus quand je suis allée ouvrir ta porte et refermer ta fenêtre ; d’où je conclus que tu as bien dormi ; puissé-jeb être dans le vrai.
Le temps est très beau aujourd’hui et tu as Sénat à deux heures. Cher bien-aimé, cela nous sera une occasion de promenade si tu y vas, comme c’est à peu près certain ; mais, quelque bonheur que j’aie à cette douce intimité côte à côte en plein air avec toi, je me préoccupe avec ennui des tas de lettres qui s’accumulent sur tous les meubles, attendant que tu en prennes connaissance et que tu y répondes ou fassec répondre. Les gens qui t’écrivent ne doivent rien comprendre à cette négligence pour quelques uns offensante. Je t’assure que tu devrais aviser à cet état de choses. Quant à moi je suis à bout de force et je donne ma démission de tout, sentant que plus je fais, plus il reste à faire. Et puis j’ai des maux de tête inquiétants qui m’obsèdent le jour et la nuit. Vrai, je ne suis plus bonne qu’à t’aimer, c’est la seule fonction dont je sois capable. Laisse-moi m’y livrer tout entière.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 139
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

a) « senti ».
b) « puissai-je ».
c) « face ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne