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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 mars 1881

Paris, 27 mars 1881, dimanche matin, 8 h.

Est-ce vrai, comme je le désire et comme je le crois, mon doux adoré, que tu as passé une bonne nuit ? Chaque fois que je t’ai entendu remuer tu ne te plaignais pas et chaque fois, aussi, que je me suis approchée de ton lit tu dormais d’un sommeil calme et profond.
Tout à l’heure, encore, je t’ai embrassé tendrement derrière la tête sans te réveiller. Enfin, mon pauvre adoré, j’espère que tu me confirmeras toi-même tantôt que je ne me trompe pas.
En attendant tu feras bien, puisque tu te décides à voir la petite fête d’enfants chez Mme Ménard aujourd’hui, d’y arriver assez tôt pour assister au fort de la danse de toute cette jeune et ravissante marmaille. Si Lesclide n’est pas content de cette infraction au travail des lettres le dimanche, « tant pis pour lui, c’est son affaire » [1]. La nôtre à nous c’est de profiter le plus possible d’un rayon de pure joie sans souci des embêtements quotidiens et hebdomadaires. C’est en cette intention que je me hâte de faire les affaires de la maison et de mon cœur correctement.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 63
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Citation de La Parisienne de Dancourt (1691) ? À l’acte I, scène 2, La Vigne déclare : « Le pauvre bonhomme, avec son envie de faire souche ! Il est bien pressé de faire le voyage de l’autre monde. Tant pis pour lui, c’est son affaire, et la mienne est de pousser ma pointe auprès de la servante ».

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