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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 mars 1881

Paris, 26 mars 1881, samedi midi

Il me semble, mon cher bien-aimé, que ta nuit n’a pas été trop mauvaise, quoi que tu aies très peu dormi ; mais je crois, j’espère, je désire, que ton mal de tête n’a pas été aussi terrible que celui de la nuit dernière ? Puisséa-je ne pas me tromper, ce dont je vais aller m’assurer tout à l’heure. Il y a une nouvelle lettre des gens qui t’avaient averti pour la rue Feuillantines [1] venue ce matin et que j’ai jointe à la réponse d’Hérold. Quant à la première lettre de ces messieurs, je n’ai pas pu la retrouver ; peut-être est-elle chez toi, comme c’est probable, ou dans le dossier de Lesclide, ce que nous saurons demain dimanche. À ce propos, Mme Chenay t’écrit d’enthousiasme à l’occasion de ta fête dont elle a lu le récit dans les journaux illustrés et autres. Elle te mande par la même occasion de ne lui envoyer que le mois juste d’avril. Pendant que j’en suis aux nouvelles, je sais qu’il y a séance au Sénat à deux heures aujourd’hui. Ce que je sais encore mieux, c’est que je t’adore et que je ne veux pas que tu l’oubliesb même devant les princesses plus ou moins apocryphes. Et maintenant embrassez-moi, grandissime Grand-Père.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 62
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

a) « puissai ».
b) « oublie ».

Notes

[1Hugo a habité rue des Feuillantines. Cette-dernière est sur le point d’être renommée. Le 22 mars 1881, il écrit à Monsieur F. Hérold, préfet de la Seine : « Cher collègue et cher préfet, faites grâce aux Feuillantines. C’est un des rares restes du vieux Paris. Ce n’est plus qu’un tronçon. Respectons ce qui survit sans nuire. Donc, gardez les Feuillantines et serrons-nous la main. » Voici la réponse qu’il reçoit : « On vous a trompé.
 La vieille rue des Feuillantines, la vraie rue des Feuillantines, celle que vous avez célébrée, personne ne songe à y toucher. Comme vous le dites, c’est un tronçon, mais un tronçon que je respecte. Il suffit que vous en ayez parlé ». (Actes et Paroles, IN, t. 4, p. 76)

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