Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1879 > Août > 7

7 août 1879

Paris, jeudi 7 aoûta [18]79, deux heures après-midi

Cher bien-aimé, je trouve trop bête de me résister plus longtemps ; j’aime encore mieux risquer de t’embêter que de comprimer mon cœur jusqu’à le faire éclater… je reprends mon gribouillis où je l’ai laissé, mon cher petit grand homme, avec un peu plus de confiance mais non d’entrain, puisque je t’ai vu et que tu m’as souri, ce que tu n’avais pas fait hier soir en me quittant. Peut-être qu’à ton insu et comme moi, tu subis l’influence du baromètre, laquelle suffirait de reste à expliquer l’espèce de froideur que tu me témoignesb et la tristesse noire que j’en ressens. Heureusement que cet état météorologique ne peut pas toujours durer, c’est ce qui me redonne du courage. On me remet deux cartes d’Allain-Targé et de sa femme sur une desquelles il s’excuse d’avoir été forcé de quitter Paris sans avoir pris congé de toi. En même temps il te prie de l’excuser de ne pouvoir pas assister à la réunion politique qui aura lieu chez toi après-demain, samedi, dans la journée.
Cher bien-aimé, j’approuve de toute ma raison et [avec  ?] toute la déférence que je te dois les idées d’économies que tu veux mettre en pratique pendant l’absence de ta famille [1]. Je te promets que de mon côté, nulle invitation à dîner ne sera faite par moi que sur ton ordre express à partir de dimanche prochain. C’est convenu. Toi seul maintenant peuxc enfreindre cette résolution mais j’espère, dans ton intérêt comme dans le mien, que tu ne le feras pas. Je t’aime.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 193
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

a) « Paris 7 jeudi août »
b) « témoigne ».
c) « peut ».

Notes

[1Lockroy, qui a épousé Alice Lehaene, veuve de Charles Hugo, en 1877, s’apprête à partir en Italie pour des raisons de santé. Le couple emmènera avec lui Jeanne et Georges, les deux petits-enfants de Victor Hugo, qui souffrira beaucoup de cette absence.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne