Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1838 > Mars > 27

27 mars 1838

27 mars [1838], mardi matin, 11 h. ½

Bonjour mon cher petit bien-aimé, bonjour mon petit homme chéri. Tu n’es pas venu sans doute à cause de ton pauvre petit Toto ? Comment va-t-il ce pauvre petit bien-aimé ? Je voudrais le savoir et puis je voudrais baiser tes beaux yeux malades et que j’adore. Je me suis réveillée d’assez bonne heure ce matin. Je tâcherai d’être tout à fait prête à midi afin quea, si tu viens à cette heure-là, nous puissions aller chez mon père [1]. Il fait un temps ravissant et qui me rappelle nos chères petites promenades sur la colline, tu sais. Mlle François vient dîner ce soir. J’espère que nous aurons notre loge C, ce serait trop bête et trop guignonnant de la manquer justement aujourd’hui. Je vous aime, mon Toto. J’aurais été bien heureuse si vous étiez venu déjeuner avec moi ce matin. Notre petite fontaine fait fièrement bien au soleil et mon Toutou aussi, la cheminée est joliment belle comme ça et vous êtes bien imprudent de me laisser accoutumée à unb aussi joli arrangement. Je ne voudrai plus m’en passer après. Je t’aime mon Toto, vous le savez bien, je vous adore, vous le savez bien.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16333, f. 188
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

a) « à fin que ».
b) « une ».


27 mars [1838], mardi matin, 11 h. ¾

Je t’écris cette lettre coup sur coup, mon Toto, parce que je crains de n’avoir pas le temps tantôt surtout si tu viens me prendre pour sortir. Pauvre bien-aimé, je suis tourmentée quoique l’indisposition de notre pauvre petit Toto ne soit pas inquiétante. Je crains que tu n’aies passé la nuit à le veiller et à travailler pour moi. Sans cela il me semble que tu serais venu ce matin ? Quand je ne te vois pas, mon Toto, il me semble toujours que c’est parce que tu souffres, je ne peux pas supposer ce qui est moins tourmentant et plus naturel, que tu as des affaires qui t’empêchent de venir auprès de ta pauvre Juju. Je t’aime trop, mon Toto, voilà déjà plusieurs fois que je te le dis, et c’est bien vrai, je t’aime trop. Quel beau temps ! Et quel beau soleil ! Ce serait à vous manger tout vif si vous étiez là. Maintenant je vais déjeuner et puis faire mes quatre tours, et enfin m’habiller. Vous viendrez quand vous pourrez. Tâchez que ce soit bientôt, j’ai bien besoin de vous voir.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16333, f. 190
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

Notes

[1Juliette désigne ainsi son oncle René-Henry Drouet.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne