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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 août 1836

10 août [1836], mercredi, midi ½

Il n’y a pas très longtemps encore que je t’ai quitté mon amour et déjà j’ai le plus grand besoin de te revoir. S’il me fallait jamais supporter une longue absence, je ne crois pas que je le pourrais. Ou bien je te l’ai dit on ne trouverait plus de moi que la carapace qui tomberait en poussière aussitôt qu’on y toucherait [1].
Je suis très souffrante en ce moment-ci à part la mauvaise humeur que je ne peux pas m’empêcher d’avoir contre cette servante malapprise. Au reste il est probable qu’il n’y paraîtra plus quand tu viendras. Ma philosophie et mon courage triompheront de toutes les adversités de la vie. Aïe, aïe, la colique. Il faut cependant que je me dépêche pour être prête quand tu viendras me chercher car j’espère que tu viendras me chercher et que tu t’appliqueras à bien poser pour qu’on te fasse une jolie figure [2].
Je vous aime mon Toto, je vous aime comme un pauvre petit enfant, je vous aime comme le plus GRAND de TOUS.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16327, f. 220-221
Transcription de Nicole Savy

Notes

[1Souvenir de la dernière phrase de Notre-Dame de Paris ? « Quand on voulut le détacher du squelette qu’il embrassait, il tomba en poussière. » [Remerciements à Gérard Pouchain pour cette suggestion].

[2Sur ce portrait en cours, voir la lettre du 4 août, jeudi après-midi.

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