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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 août 1863

Guernesey, 4 août [18]63, mardi matin, 7 h. ½

C’est dans le vide que mon cœur te dit bonjour, mon cher bien-aimé, car mes yeux n’onta pas encore pu t’apercevoir quoique tu sois levé déjà depuis quelque temps. J’ai eu beau frapper dans mes mains pour t’appeler je n’ai réussi qu’à faire tourner la tête de tes ouvriers, ce que voyant, je me suis abstenue de recommencer. Peut-être es-tu déjà sorti si, comme tu en avais l’intention, tu te décides à faire tes promenades du matin. Dans tous les cas moi je suis à mon poste, t’aimant et t’attendant avec confiance, sinon avec patience. Tu avais ouvert ta fenêtre longtemps avant de te lever. Est-ce que tu aurais mal dormi encore cette nuit, mon pauvre bien-aimé ? ou bien était-ce seulement pour la volupté de l’air frais ? Je préfère cette dernière supposition en attendant que tu me dises comment tu as passé la nuit réellement. Pour moi j’ai très bien dormi car mon bras s’est tenu assez tranquille pendant la nuit. Tout sera pour le mieux si tu es bien et nous serons très GEAIS et très heureux à notre festin et si de ton côté tu n’as rien qui te contrarie. Jusque-là je tâche de t’apercevoir à l’horizon mais jusqu’à présent je ne vois que ton matelas qui poudroie et tes draps qui BLANCHOIENT et mon cœur qui verdoie [1].

J.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 207
Transcription de Gérard Pouchain


a) « non ».

Notes

[1« Je ne vois que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie », dit sœur Anne dans Barbe-Bleue.

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