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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 août 1867

Bruxelles, 10 août [18]67, samedi matin, 8 h. ¾

Je souhaite que ta nuit et celle de tous les habitants du numéro quatre de la place des barricades ait été aussi bonnea que la mienne et que vous soyez tous aussi bien portants que moi ce matin.
Sais-tu, mon cher bien-aimé, qu’il ne faudrait pas beaucoup de journéesb comme celle d’hier pour acoquiner mon pauvre vieux cœur à ce jeune et ravissant petit Georges ? Aussi je crois prudent à moi de ne pas trop rechercherc ce doux et rayonnant voisinage pour ne pas souffrir plus tard de son éloignement. Il est vrai que Chaudfontaine va distancer beaucoup cette sage résolution et je m’y résigne avec une joie mêlée de beaucoup de crainte. À propos de Chaudfontaine, le temps à l’air de se dérider aujourd’hui. Ce serait le cas d’en profiter tantôt. Quant à la soirée, je n’en parle pas puisque tu ne peux jamais me la donner tout entière. Mais tu me rendrais bien heureuse si tu pouvais venir nous retrouver de bonne heure au théâtre ce soir. En attendant, je t’aime par-dessus mon âme.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 213
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « aient été aussi bonnes ».
b) « pas beaucoup de journée ».
c) « de ne pas trop recherché ».

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