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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 juillet 1862, dimanche, 2 h. après midi

Je te crois, je te crois, mon bien-aimé ; je me fie et je me confie à toi en toute sécurité et sans aucune arrière mauvaise pensée. Je te laisse toute la responsabilité de notre amour dans cette vie et dans l’autre, ne me réservant que le droit de t’aimer mieux et plus que tous les amours réunis de l’espèce humaine toute entière. Maintenant qu’il n’y a plus de douleur entre nous, je reprends courage à la vie, je te souris et je t’adore : quel bonheur ! Je ne sais pas quand je te verrai mais j’ai le cœur plein d’espérance et l’âme pleine de sérénité. Je pense que tu es dans les crises suprêmes des dernières photographies de ce brave M. Bacot. Je ne m’en plains pas trop haut parce que je pense avec joie qu’il m’en reviendra bien quelques unes des tiennes quand il t’en enverra. En attendant, je trouve que mes deux MIENNES photographies sont trop et pas assez ressemblantes. Mais du reste je m’en fiche complètement ; pourvu que tu m’aimes et que tu n’aimes que moi tout m’est égal, même le mauvais temps d’hier, même le beau temps d’aujourd’hui. Si je pouvais t’entrevoir une seconde dans ce moment-ci le bon Dieu ne serait pas mon cousin et je serais la plus heureuse des femmes.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 178
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

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