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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 juin 1862, lundi matin, 7 h. ¾

Rebonjour, mon grand bien-aimé, que cette journée soit pour toi bénie encore plus particulièrement que toutes les autres et que toutes les joies de la famille inondent ton cœur. Moi, je t’aime avec un redoublement de tendresse et d’admiration que rien ne peut exprimer. Tu m’as paru avoir passé une bonne nuit et te très bien porter tout à l’heure. Il est vrai qu’à cette distance, mes yeux croient voir tout ce que mon cœur désire. J’espère que cette fois encore ils auront vu juste. Quant au temps, il est tel qu’on peut le souhaiter et ta caravane n’aura pas à s’en plaindre pour sa traversée ce matin. Sais-tu, mon doux adoré, que de retards en retards, le cher petit médaillon de ma fille m’arrivera dans le mois même où je l’ai perdue, comme une sorte de caresse saisissable et visible de son âme à mon âme [1]. Ce hasard n’est-il pas providentiel et l’influence de ce cher ange n’y serait-elle pas pour quelque chose ? Cette pensée m’est si douce que je veux y croire et c’est avec des larmes d’attendrissement et de reconnaissance que je recevrai ce cher souvenir, ne fût-il qu’à demi ressemblant à l’image de plus en plus vivante que j’ai dans le cœur. Toi, mon adoré, sois à jamais béni dans ce monde et dans l’autre.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 142
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Claire Pradier est morte le 21 juin 1846.

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