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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 18 février 1855, dimanche soir, 4 h. ½

Cher bien-aimé, tu dois sentir rôder mon âme autour de toi, inquiète pour ta chère santé, de ton feu éteint et de ta pensée trop allumée. Oh ! que je voudrais pouvoir te servir jour et nuit ! Avec quelle joie et avec quel amour je te rendrais tous les petits services domestiques et tous les soins nécessaires dont tu manques presque toujours. Quel malheur et quel regret pour moi de ne pouvoir pas utiliser mon dévouement et ma tendresse à te préserver de toutes les souffrances physiquesa et morales de cette vie. Il n’y a pas de minutes où je ne songe à toi avec toute la pitié et toute l’admiration de mon cœur. Mon pauvre adoré, mon sublime et divin bien-aimé, je mets mon âme sous tes pieds pour les réchauffer et je baise toutes les plaies saignantes de ton cœur.

19 février, lundi après-midi, 2 h.b

Depuis hier le thermomètre n’a pas varié, ni l’état de mon cœur ; aussi je me retrouve à vingt-quatre heures de distance dans la même situation de sollicitude pour ta santé et d’amour pour toute ta chère petite personne. Je ne peux que te réitérer mes recommandations de ne pas travailler sans feu et te redonner caresse sur tendresse et baiser sur baiser, ce que je fais sans compter et malgré l’exiguïté de ma pauvre RESTITUS.

Juliette

BNF, Mss, NAF 16376, f. 76-77
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

a) « phisique ».
b) Ces lignes sont écrites sur la même feuille que la lettre du 18 février.

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