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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 novembre 1861, lundi, 7 h. ½ du matin

Bonjour, mon adoré bien aimé. Bonjour de mon lit où je suis encore, non pour y dormir, mais pour m’y dorlotera et pour avoir chaud pendant que mon feu s’allume et que j’achèverai de lire ton manuscrit, ce qui est une vraie volupté pour mon esprit, pour mon cœur, et pour mon âme, sans compter qu’au moment même où je te gribouille ceci, ton Saint Paul [1] m’apparaît dans une gloire de soleil comme dans une apothéose. Que c’est donc beau, mon Dieu ! Et comme je comprends le désir de Paul Chenay. Je ne vois pas comment tu pourras te soustraire à la nécessité de faire graver ce chef-d’œuvre. Tes fils le désirent avec raison et moi je crois que je me sens le courage de m’en séparer le temps indispensable pour le graver. Je dis je crois parce que je ne suis pas bien sûre que l’égoïsme ne l’emportera pas le moment venu de le lâcher entre les griffes du dit Paul Chenay. Mais que tu y consentes d’abord et je me prendrai au collet ensuite.
Mon Victor adoré, j’espère que tu as passé une meilleure nuit que la mienne et cela suffit pour rétablir l’équilibre de la santé et du sommeil, parce que mon vrai moi c’est toi.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 149
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

a) « dorlotter ».

Notes

[1Compléter.

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