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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 février 1861

Guernesey, 28 février 1861, jeudi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour à tout crin et par votre chère petite barbe [1], si vous avez passé une bonne nuit et si vous ne souffrez pas ce matin. J’espère n’avoir pas à regretter ce cher petit bonjour tout rempli de tendresse et de sourire et que rien ne sera en désaccord avec ta chère santé ! Le temps sans être plus joli qu’hier est plus doux et par conséquent plus favorable à ta gorge. Tous les pronostics sont bons mais il me reste à savoir si vous les justifierez tous par une crâne nuit et par une bonne petite santé bien conditionnée. En attendant, je pense à notre voyage et je ne vois pas jusqu’à présent de recrue possible pour ton bon Charles, à moins que le cousin attendu n’en puisse être une de votre goût à tous les deux. Quant à moi, j’offre Suzanne qui n’est peut-être pas la moins nécessaire et dont je me passerai maintenant assez difficilement. Cependant, ce n’est et ne sera jamais une exigencea sine qua non de ma part, bien loin de là et je ferai toujours, et le plus dès que je pourrai, ton service et le mien. Là n’est donc pas [illis.] jusqu’à présent et il serait à désirer que toutes les difficultés de ce voyage puissent être résolues avec la même facilité. Du reste, nous avons encore du temps devant nous et tu seras tellement guéri d’ici là que tu remettras ton projet au grand voyage d’automne pour un bon pays bien chaud. Ce sera là, je le crois, la solution de tous les projets d’à présent, à moins que tu ne partes tout de suite ce qui n’est guère probable, ni possible peut-être. Quant à moi, je suis prête à tout et heureuse partout où tu ne souffriras pas.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 58
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

a) « exigeance ».

Notes

[1Pour se garantir des coups de froid, Hugo se laisse pousser la barbe depuis le mois précédent.

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