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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 février 1861, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour comme une femme qui vous aime, qui espère que vous avez passé une bonne nuit et qui elle-même a dormi comme une marmotte toute la nuit. Du reste, il fait un temps charmant et tout à fait à propos pour te guérir, mon doux bien aimé. Le soleil brille, les oiseaux chantent et mon âme t’adore.
Si vous avez le courage d’être encore souffrant malgré tout cela, vous serez dans votre tort et je suis capable de suivre votre mauvais exemple par esprit d’imitation ; ce sera bien fait, ça vous apprendra à être malade sans rime ni raison. Pauvre bien aimé, je ris parce que je crois que tu vas bien ce matin. J’espère que je suis dans le vrai de la situation. En attendant que tu me confirmes dans cette bonne pensée, je fais de mon mieux pour soutenir ma gaîté en t’aimant de toutes mes forces. Je crois que tu as bien fait de t’en tenir à Martin pour l’affaire Vilain. Dans le cas où la qualité de (prévôt de la Queen) l’empêcherait de s’en occuper personnellement, tu ferais peut être encore bien de lui laisser la responsabilité du choix d’un homme d’affaires. Après cela, je ne sais pas de quoi je me mêle en te disant ces choses, à moins que ce ne soit pour me faire ficher de moi. Sur ce, je me tais honteusement et je me hâte de revenir à mes moutons, mon cher petit homme. Je vous aime et je vous baise.

J.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 31
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

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