Guernesey, 1er mars [1863], dimanche soir, 8 h.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime, mon divin petit homme ; ma vie se lève et se couche dans ce mot-là comme dans un soleil. Au moment où je t’écris ceci j’entends en moi des bruissements d’ailes comme si mon âme allait s’envoler vers toi. Cher, cher adoré, tu sauras bientôt comment je t’aime ; mais, quelles quea soient ton ambition et ton espérance, elles seront dépassées par la radieuse réalité de mon amour. Pense à moi, mon doux bien-aimé, souris-moi intérieurement, dîneb bien, sois GEAIE, sois aimable, sois heureux pendant que je t’aime, que je te désire, que je t’attends et que je t’adore. Je viens d’envoyer Suzanne porter le café, l’épilogue obligé de tout bon festival, puisse-t-il n’être pas trop au-dessous de la pièce….c de résistance et être GOÛTÉ par un public bienveillant et connaisseur, moi je m’en fiche pourvu que tu aies goodd dîner et que tu m’aimes.
BnF, Mss, NAF, 16384, f. 56
Transcription de Chantal Brière
a) « quelque ».
b) « dînes ».
c) Juliette note quatre points de suspension.
d) « god ».